Communiqué de presse final
Au parcours spirituel, qui unifie la vie chrétienne avec le mystère contemplé dans la Transfiguration, était consacrée la deuxième journée du Colloque, qui est partie de la réflexion des Pères (Ramy Wannous, Ilarion Alfeev) pour prolonger son enquête parmi les auteur ascétiques du Moyen Âge byzantin (Antonio Rigo) et latin (André Louf) et s'arrêter enfin au seuil de la controverse palamite (Ioannis Polemis).
Dans la grande tradition monastique d'Orient et d'Occident, avant le développement spéculatif de la scholastique occidentale, le lieu où se joue le parcours spirituel qui amène à la transfiguration n'est ni la raison ni les sens, mais le cœur: « Le Christ est dans ton cœur: veille sur ton cœur, car de lui vient la vie », écrit Guigues le Chartreux. La raison dépose ici ses armes, et seul l'amour parvient à connaître Dieu: « La raison ne goûte qu'en passant, mais c'est l'amour qui saisitf la saveur dans sa réalité », précise Guigues.
Cette dimension de l'expérience de la vie spirituelle, qui trouve son but dans la transfiguration de tout l'être humain, est aussi le trait distinctif de la renaissance de la spiritualité orthodoxe, et en particulier du monachisme (Serafim Belonozko), dans la Russie du XIXe siècle, où la rencontre entre la redécouverte des Pères et la recherche existentielle des philosophes, écrivains et artistes a offert les éléments pour une nouvelle synthèse entre la tradition chrétienne et les défis contradictoires de l'histoire contemporaine (Sergij Chovorun). Mais c'est surtout dans la splendeur du mystère contemplé et célébré dans l'icône que l'Église d'Orient ne cesse d'annoncer aux hommes la beauté qui attend l'histoire humaine et tout le cosmos transfigurés (Stamatis Skliris, Engelina Smirnova, lors de la troisième journée du Colloque).