Communiqué de presse final
Le colloque a parcouru un véritable itinéraire pour saisir le mystère de la Transfiguration dans toute sa profondeur, mais aussi dans toute sa signification pour les hommes et les femmes de notre temps. Ce parcours a pris son départ dans une écoute attentive de la Parole de Dieu contenue dans les Écritures (Enzo Bianchi, prieur de Bose). Grégoire de Nazianze voyait déjà dans la Transfiguration la synthèse de l'Évangile, l'annonce doxologique du mystère pascal: elle est en effet annoncée devant l'Église, représentée par Pierre, Jacques et Jean, et devant les représentants de l'Ancien Testament, Moïse et Élie, la Loi et les prophètes, apparus pour partager la gloire du Fils.
Mais dans la Transfiguration, comme l'ont toujours compris les Pères grecs, il n'y a pas que la fin de la vie de Jésus, sa passion et sa résurrection, l'abaissement et la gloire. Dans la Transfiguration est représentée la vérité de la vie quotidienne de Jésus, la vie de Jésus comme vie filiale, une vie vécue dans la logique du don, du service envers les autres, de l'amour jusqu'à la mort. C'est cette vie vécue par amour que manifeste la splendeur de la gloire de Dieu: elle se révèle transfigurée aux yeux des disciples. Ce n'est pas un hasard si les Pères grecs, depuis Jean Chrysostome jusqu'à Grégoire Palamas, ont toujours interprété cet événement comme une transfiguration du regard des trois témoins.
Voilà pourquoi la transfiguration représente une événement central dans le message chrétien. Dès le premier millénaire, les Églises ont ressenti le besoin de le célébrer, de le rendre éloquent dans la dynamique de la vie spirituelle. Les premiers témoignages d'une fête liturgique de la Transfiguration proviennent de Jérusalem (Ve siècle): la fête entra dans le calendrier de l'Église de Constantinople à la fin du VIIe siècle, sans doute grâce à André de Crête, et fut introduite en Occident, à Cluny, par Pierre le Vénérable (mort en 1156) (Fotios Ioannidis). À la dimension proprement liturgique, homilétique et hymnologique du thème était consacrée la seconde partie de la première journée du Colloque, qui s'est attachée à la tradition byzantine (Kostantinos Karaisaridis, Michel Van Parys) ainsi qu'à la tradition slave et russe (Alexander Sorokin).