La bonne nouvelle de la Pâques

 

Toutefois, la finale de Marc reste pour nous extrêmement décevante. Les femmes, sorties du tombeau, fuient pleines de peur et de stupeur; elles ne sont pas capables d'obéir à la parole de Jésus. Il leur a été demandé: « Allez, dites à ses disciples et à Pierre: “Il vous précède en Galilée. Là vous le verrez comme il vous l'a dit.” » Et bien que Jésus l'ait déjà annoncé plus tôt, dans la vie, « les femmes fuirent pleines d'effroi et de stupeur et ne dirent rien à personne, car elles avaient peur. » Et nous savons tous que c'est ainsi que se conclut l'évangile de Marc, tout au moins celui qu'a écrit Marc: c'est une conclusion qui nous blesse, et qui peut également sembler une blessure infligée à notre joie pascale. Elles, précisément, transgressent l'ordre de l'ange, fuient, ne disent rien à personne, en raison de l'effroi. Et c'est ainsi que se conclut l'évangile: « Ephoboûnto gár », « elles avaient peur en effet ».

Dans la conclusion canonique, qui a été ajoutée (Mc 16,9-20) mais qui contient la parole de Dieu autant que l'évangile rédigé par Marc, on lit toutefois quelque chose qui peut nous blesser davantage encore. Il est écrit que les disciples, ayant entendu qu'il était vivant et qu'il avait été vu par Marie de Magdala, « ne voulurent pas croire ». Aussitôt après, on lit encore que, à l'annonce de deux disciples qui étaient en chemin vers la campagne, à eux non plus « ils ne voulurent pas croire ». Ainsi Jésus lui-même leur apparaît et leur reproche leur incrédulité et la dureté de leur cœur: aux disciples, hommes et femmes, Jésus devra reprocher leur apistía, leur manque de foi, et leur sklerokardía, leur dureté de cœur. Et malgré cela, lorsqu'il leur apparaît, Jésus leur dit: « Et une fois que vous serez allés dans le monde entier, annoncez la bonne nouvelle. »

Chers frères et chères sœurs, voilà l'Église des jours qui ont suivi la résurrection. Voilà l'Église, l'Église qui même en cette aube de Pâques, pleine de la parole de Dieu et de Jésus, n'est pas capable de croire à cette parole. Une Église pécheresse, et coupable du seul vrai péché qui est la cause de tous les autres véritables péchés: l'incrédulité et la dureté de cœur face à la parole de Jésus.