"O mort, où est ta victoire?"


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Et cette saison n’autorisera pas de fugues, ni d’évasions, ni de spiritualismes, mais elle permettra de vivre la résurrection dans l’existence, dans l’histoire, dans l’aujourd’hui, de telle sorte que la foi pascale devienne efficace ici et maintenant déjà. Que signifie cela, selon les évangiles? Que les chrétiens doivent manifester la résurrection dans le compagnonnage avec les hommes, qu’ils doivent attester devant les hommes que la vie est plus forte que la mort, et qu’ils le feront lorsqu’ils bâtiront des communautés où l’on passe du «je» au «nous», lorsqu’ils pardonneront sans demander la réciproque, lorsqu’ils vivront la joie profonde qui demeure même dans les situations d’opposition, lorsqu’ils auront de la compassion pour toute créature, en particulier les derniers, ceux qui souffrent, lorsqu’ils réaliseront la justice qui libère des situations de mort où gisent tant d’hommes, lorsqu’ils accepteront de dépenser leur vie pour les autres, lorsqu’ils renonceront à s’affirmer eux-mêmes sans les autres ou contre eux, lorsqu’ils donneront leur vie librement et par amour, jusqu’à prier pour leurs assassins mêmes.

Parce que la cœur de la foi chrétienne se situe là précisément: croire l’incroyable, aimer le non-aimable, espérer contre toute espérance. Oui, la foi, l’espérance et l’amour ne sont possibles que si l’on croit à la résurrection. Alors, vraiment, notre dernier mot ne sera pas la mort ni l’enfer, mais la victoire sur la mort et sur l’enfer. Pâques ouvre pour tous l’horizon de la vie éternelle: que cette Pâques soit une Pâques d’espérance pour tous. Vraiment pour tous!

Tiré de ENZO BIANCHI, Donner sens au temps. Les grandes fêtes chrétiennes, Éditions Bayard, 2004.