24 Mai

VINCENT DE LÉRINS (Ve s.) moine

Le Martyrologe romain fait aujourd’hui mémoire de Vincent de Lérins, moine qui vécut au Vè siècle dans le sud de la France.
Il est probable que Vincent soit né dans l’actuelle ville de Toul, au sein d’une éminente famille aisée. Il put donc recevoir une formation littéraire et théologique approfondie. Toutefois, - il l’admettra lui-même -, il hésita longtemps avant de prendre au sérieux les exigences et les richesses d’une vie vécue selon l’Évangile.
À un moment donné, poussé peut-être par les invasions barbares qui, au cours de ces années suggérèrent à plusieurs membres de l’aristocratie d’émigrer vers le sud de la Gaule, Vincent entreprit de vivre en solitaire à Lérins. Sa culture notoire, appliquée à la lecture des Écrituress et des écrits des pères, lui permit d’acquérir un solide sensus fidei. Estimé comme éducateur et propagateur de la foi, Vincent écrivit avant de mourir son œuvre maîtresse, l’unique qui nous soit parvenue, le Communitorium. Dans cette œuvre, sous forme de notes rédigées pour seconder la mémoire, Vincent certifie que seule l’Écriture peut présenter une norme qui serve d’évaluation de la foi. Avec l’Écriture, toutefois, il rappelle que seul ce qui a été objet de foi depuis toujours, pour tous et partout, appartient de façon indubitable au dépôt de la foi.
L’enseignement de Vincent, malgré toutes ses limites, aura une fortune extraordinaire dans l’histoire de la théologie, surtout en Occident.

Lecture

Tout chrétien qui entend rester parfaitement intègre, dans une foi pure de toute contamination, doit, avec l’aide de Dieu, protéger sa foi de deux façons : avec l ‘autorité de la Loi divine, avant tout, et ensuite avec la tradition de l’Église catholique. L’on pourrait objecter : puisque la norme des Écrituress est parfaite à elle seule et plus que largement suffisante en tout, quel besoin y a-t-il de lui ajouter l’autorité de l’interprétation de l’Église ? Parce que l’Écritures, en raison de son excellence même, n’est pas comprise par tous de façon identique et universelle. Les mêmes paroles, en effet, sont interprétées différemment par les uns et par les autres. Il est donc de la plus haute nécessité, face aux multiples travers de l’erreur, que l’interprétation des prophètes et des apôtres se fasse selon la norme du sensus ecclésial et catholique. Dans l’Église catholique elle-même il faut avoir le plus grand soin de ne retenir que ce qui a fait l’objet de la foi partout, toujours et par tous. (Vincent de Lérins, Commonitorium).


 CYRILLE (+869) moine et MÉTHODE (+885) pasteur

L’Église russe fait aujourd’hui mémoire de Cyrille et Méthode, apôtres des slaves. Frères originaires de Thessalonique, Cyrille et Méthode embrassèrent la vie monastique dans un monastère de Bithynie.
En 862, ils furent invités par le patriarche de Constantinople à évangéliser la Moravie et la Pannonie. Ils se mirent à l’œuvre en commençant par traduire les Évangiles et la liturgie en langue slave et en se servant, pour l’écrire, d’un alphabet de 38 lettres inventé par Cyrille. Le pape Hadrien II les appela alors à Rome, approuva leur œuvre de prédication et nomma Méthode archevêque de Moldavie et Pannonie.
Cyrille mourut à Rome le 14 février 869. Méthode continua son apostolat, subissant la forte pression des populations germaniques qui essayaient d’étendre leur domination sur les territoires orientaux et s’opposaient à l’usage de la langue slave dans la liturgie ; mais il ne se découragea jamais, même s’il dut, à un certain moment, exercer son apostolat presque en secret. Il mourut en 885.
En 1976, le corps de Cyrille, qui avait été enseveli à Rome, fut rendu à sa ville natale, Thessalonique, et, en 1980, Cyrille et Méthode ont été proclamés patrons de l’Europe par l’Église catholique, avec Benoît de Nurcie.

Lecture

A Venise, des évêques, des prêtres et des moines s’étaient rassemblés contre Cyrille, disant : « …nous ne connaissons que trois langues qui permettent de louer Dieu dans les livres, l’hébreu, le grec et le latin. » Mais le Philosophe répondit : « N’avez-vous pas honte de ne fixer que trois langues et d’ordonner ainsi que tous les autres peuples et les autres nations restent aveugles et sourds ?
Je rends grâces à Dieu de parler plus de langues que vous tous, mais dans l’Église je préfère prononcer cinq paroles qui expriment ce que je pense pour instruire aussi les autres, plutôt que dix-mille en une langue qui leur soit inconnue.
Frères, toute langue doit confesser que Jésus Christ est le Seigneur à la gloire de Dieu le Père »
(Vie de Cyrille 16).

Prière

Dieu qui as conduit à la lumière les peuples slaves, grâce aux deux frères Cyrille et Méthode, ouvre nos cœurs à l’intelligence de ta Parole : fais de nous un peuple de croyants, et que notre unité rende témoignage à l’Évangile. Par Jésus Christ.

Lectures bibliques
Is 49,1-6 ; 1Co 9,16-23 ; Lc 10, 1-9


JOHN ( +1791) et CHARLES (+1788) WESLEY prêtres et hymnographes

L’Église d’Angleterre fait mémoire en ce jour des frères John et Charles Wesley, qui ont introduit le méthodisme dans les terres anglaises au XVIII è siècle.
Fils d’un ecclésiastique anglican, John suivit les traces de son père, recevant lui aussi l’ordination presbytérale et partant comme missionnaire dans la colonie anglaise de Géorgie. L’échec de sa mission lui fut néanmoins utile pour mettre au point la méthode qu’il adoptera ensuite pour la réforme spirituelle de l’Église, à laquelle il se dévouera corps et âme.
Suite à une forte expérience religieuse, en effet, qu’il fera plus tard remonter au 24 mai 1738, John Wesley entreprit ses missions itinérantes. Il fonda de nombreuses petites communautés de simples chrétiens, désireux de vivre radicalement l’Évangile à partir de l’écoute priante des Écritures et de la participation à la liturgie ; dans les cénacles wesleyens, on soulignait fort la dimension communautaire et un grand don de soi au service des plus pauvres. Une spiritualité et une théologie équilibrées sont sans doute le secret du succès que le mouvement méthodiste connaîtra durant des siècles et dans le monde entier.
A côté de John, il y eut toujours son frère Charles, qui transformera l’expérience de l’amour de Dieu vécue dans les communautés méthodistes en une immense production d’hymnes, parmi les plus belles et les plus bibliques de la liturgie occidentale.
Tout au long de leur vie, John et Charles Wesley ont désiré demeurer fidèles à l’Église d’Angleterre. Toutefois, au nombre des décisions qu’ils ont prises, il en est plusieurs qui ont posé les bases d’une nouvelle entité ecclésiale : les Églises méthodistes.
Charles Wesley mourut en 1788, suivi trois ans plus tard par son frère John, décédé en 1791.

Lecture

Ô Voyageur inconnu que je retiens encore, mais ne vois pas, viens ;
Mes compagnons m’ont précédé sur l’autre rive et je suis demeuré seul avec toi. C’est avec toi que je veux passer toute la nuit et lutter jusqu’à l’aube.

Rends-toi à moi maintenant : faible je suis, mais dans mon désespoir je garde confiance : parle à mon cœur, des paroles de bénédiction, laisse-toi vaincre par ma pressante prière ; parle, ou jamais je ne quitterai ce lieu, et dis-moi si ton nom est Amour.

« Il est Amour, il est Amour ! », tu es mort pour moi ; j’entends ton murmure dans mon cœur. Le matin fait son irruption, toutes les ombres s’enfuient : tu es Pur Amour Universel ; c’est pour moi, pour tout homme que tes entrailles s’émeuvent ; ta nature, ton nom est Amour (Charles Wesley, La lutte de Jacob).

Prière

Dieu de miséricorde, qui as inspiré John et Charles Wesley, en leur donnant le zèle pour ton Évangile, accorde à tous les chrétiens leur franchise pour annoncer ta Parole et un cœur toujours prêt à goûter et chanter tes louanges. Par Jésus Christ ton Fils notre Seigneur.

Lectures bibliques
Ez 2, 1-5 ; Ep 5, 15-20 ; Mc 6, 30-3


 Les Églises font mémoire…

Anglicans : John et Charles Wesley, évangélisateurs, hymnographes
Catholiques d’occident : Grégoire VII (+1085), pape (calendrier ambrosien)
Coptes et Ethiopiens (16 basabs/genbot) : Jean, évangéliste (Église copte)
Luthériens : Nikolaus Selnecker (+1592), théologien en pays saxon
Maronites : Siméon le Stylite le Jeune (+592), moine
Orthodoxes et gréco-catholiques : Siméon le Stylite le jeune, moine ; Cyrille et Méthode, apôtres des Slaves (Église russe) ; Nicodème (+1325), archevêque des Serbes (Église serbe) ; Christophe le Moine (+1871 ; Église géorgienne) ; Alexandre, archevêque de Charkov (+1940), martyr (Église ukrainienne)
Vieux-Catholiques : Vincent de Lérins, moin