21 Avril

ANSELME D’AOSTE (vers 1033-1109), moine et pasteur

A Canterbury, en 1109, meurt Anselme d’Aoste, moine et pasteur. Anselme était né à Aoste vers 1033. Peu après ses vingt ans, il quitta sa ville natale et voyagea pour connaître les monastères et les centres spirituels de son temps. Arrivé à l’Abbaye du Bec, en Normandie, il fut profondément frappé par sa rencontre avec l’abbé Lanfranc, grand érudit, qui le convainquit de rester au Bec pour s’y faire moine.
Anselme, depuis longtemps déjà passionné des disciplines philosophique et théologique, trouva dans l’austère quiétude de la Normandie l’humus idéal pour approfondir ses études.
En quête d’une meilleure intelligence de la foi, Anselme affronta les questions théologiques selon une méthode nouvelle, qui trouvera son plein épanouissement dans la scolastique médiévale.
Devenu prieur et abbé du Bec, il fut appelé en 1093 à succéder, là encore, à Lanfranc comme archevêque de Canterbury. En qualité de primat de l’Église d’Angleterre, malgré son amitié personnelle avec le roi, Anselme se battit pour la liberté de l’Église contre les ingérences du pouvoir politique et par deux fois il fut contraint à l’exil.
Malgré les contradictions qu’il a subies, la vie et l’enseignement d’Anselme sont imprégnés d’une paix et d’une joie profondes, fruit de sa contemplation de Dieu et de son mystère ; Anselme est animé de cette douce compassion pour les souffrances du Christ qui, diffusée plus tard par les cisterciens, sera à l’origine d’un jaillissement nouveau et plein de richesse dans l’histoire de la spiritualité en Occident.

Lecture

En vérité, Seigneur, ceci est la lumière inaccessible où tu habites, et il n’en est pas d’autre qui pénètre cette lumière pour t’y voir tout entier. C’est donc pour cela que je ne la vois pas, car elle est trop forte pour moi, et cependant tout ce que je vois, je le vois par elle, comme l’œil infirme voit tout ce qu’il voit dans cette lumière du soleil qu’il ne peut contempler dans le soleil lui-même. Mon intelligence ne peut l’atteindre, ne peut la soutenir, car elle brille trop, et l’œil de mon âme ne peut pas supporter de s’y appliquer longuement. Il est ébloui par la splendeur, vaincu par l’amplitude, confondu par la grandeur. Ô lumière suprême et inaccessible, ô vérité entière et heureuse, que tu es loin de moi qui suis si près de toi ! Que tu es loin de mon regard, tandis que je suis si présent au tien ! Tu es partout présente tout entière et je ne te vois pas. Je me meus en toi et suis en toi, et je ne puis m’approcher de toi. Tu es en moi et autour de moi, et je ne te sens pas. (Anselme, Proslogion).

Prière

Dieu éternel, toi qui as comblé de grands dons ton serviteur Anselme en faisant de lui un pasteur et un maître : fais-nous, à nous aussi, la grâce de te désirer d’un cœur unifié et, te désirant, de te chercher et, te cherchant, de te trouver. Par Jésus Christ notre Seigneur.

Lectures bibliques
Sg 9,13-18 ; Rm 5,8-11 ; Lc 21,9-15


Les Églises font mémoire...

Anglicans : Anselme, abbé du Bec, archevêque de Canterbury, maître de la foi
Catholiques d’occident : Anselme, évêque et docteur de l’Église (calendrier romain et ambrosien)
Coptes et Ethiopiens (13 barmüdah/miyazya) : Josué et Joseph, moines et martyrs (Église copte)
Luthériens : Anselme de Canterbury, docteur de l’Église en Angleterre
Orthodoxes et gréco-catholiques : Janvier, évêque de Bénévent, et ses compagnons, (+ env.305), martyrs ; Théodore de Pergé (IIe s.), martyr (Église melchite).