14 Avril

MARIE L’ÉGYPTIENNE (+522) moniale

Le 6 du mois de barmüdah, l’Église copte fait mémoire de Marie l’Egyptienne, pénitente dans le désert de Palestine.
Les faits historiques sur cette ascète d’origine égyptienne se réduisent à l’existence de la tombe d’une sainte solitaire en terre palestinienne ; mais les Vies légendaires qui furent écrites à son sujet eurent, en Orient aussi bien qu’en Occident, un impact extraordinaire.
La plus célèbre et la plus ancienne à la fois, traduite dans toutes les langues de la chrétienté, est attribuée à Sophrone de Jérusalem : Zosime, moine dans une laure du Jourdain, va vivre le carême au désert et y rencontre une femme hâlée par le soleil, revêtue de sa seule chevelure. Zosime lui remet un manteau pour se couvrir ; alors Marie lui raconte son histoire. D’origine égyptienne, elle a fui sa maison pour vivre de façon dissolue à Alexandrie. En quête de nouvelles aventures, elle s’était jointe à quelques pèlerins qui se rendaient à Jérusalem. Arrivés dans la Cité Sainte, selon Sophrone, une force mystérieuse l’empêcha de pénétrer dans le Saint Sépulcre. Devant une icône de la Vierge, il fut révéla à Marie le chemin de pénitence qu’elle aurait à accomplir. Elle s’en alla avec trois pains dans le désert, et y vécut pendant quarante sept ans.
Zosime fut l’unique être humain que Marie eût rencontré dans le désert, et c’est lui qui l’ensevelira, aidé par un lion, l’année suivante, quand il reviendra le Jeudi saint pour lui porter l’eucharistie.
Dans les Églises byzantines, Marie l’Egyptienne est le modèle de la pénitente, l’image du penthos (« douleur ») qui devrait être partie intégrante de la conversion de tout croyant : on fait mémoire d’elle à la fin de chaque Ode et elle est célébrée avec solennité le cinquième dimanche de carême.

Lecture

Le jour pointait à peine, je passai de l’autre côté du Jourdain et demandai à la Sainte Vierge qu’elle m’emmenât où bon lui semblait. C’est alors que je parvins dans ce désert et depuis lors jusqu’à ce jour je me suis toujours éloignée dans ma fuite et la seule attente de mon Dieu ; lui qui sauve petits et grands qui à Lui se convertissent (Pseudo-Sophrone de Jérusalem, Vie de sainte Marie l’Egyptienne, 18).

Prière

En toi, ô mère, l’image de Dieu s’est réalisée sans défaut. Prenant la croix, tu as suivi le Christ. Par tes oeuvres tu as enseigné à mépriser la chair qui passe et à n’être occupé que de son âme, créée immortelle. Aussi ton âme, bienheureuse Marie, goûte désormais la joie des anges.

Lectures bibliques
Ga 3, 23-4,5 ; Lc 7, 36-50


 

Les Églises font mémoire...

Coptes et Ethiopiens (6 barmüdah/miyazya) : Marie l’Egyptienne (Église copte) ; Adam et Eve (Église éthiopienne)
Luthériens : Simon Dach (+ 1659), poète en Prusse orientale
Maronites : Aristarque , Pudens et Trophime, apôtres ; Pacôme de Glédin (+1724), évêque (Église roumaine) ; Jean Sciavteli (XII-XIIIe s.) ; Euloge Salos (XIIIe s.), moine (Église géorgienne)
Syro-occidentaux : Baselios mar Yaldho (+1685), catholicos (Église malankar)
Syro-orientaux : Justin (+ env. 165), martyr (Église malabar)