3 Avril

GERHARD TERSTEEGEN (1697-1769) témoin

La nuit du 2 au 3 avril 1769, Gerhard Tersteegen, témoin de l’Évangile, meurt dans la solitude, comme il l’a voulu.
Gerhard était né en Rhénanie, à Moers, dans une famille de tradition réformée. À vingt ans, il commença à ressentir une vocation à la vie retirée, aux marges du monde, et très vite il sentit qu’il lui fallait combler le vide qui s’était creusé dans son existence par une vie spirituelle intense.
Influencé par l’enracinement biblique qu’il tenait de sa culture protestante, mais aussi par la lecture des mystiques du Moyen Age, Tersteegen entreprit de mener une expérience de vie qu’il est possible d’assimiler au monachisme par plus d’un aspect. Muni d’une petite règle qui disciplinait son travail de tisserand, l’étude et la prière, il accueillit un ami qui désirait vivre en fraternité avec lui dans le célibat. Tersteegen reconnaissait dans la vie fraternelle une forme de vie cachée en Christ, conforme à l’enseignement néo-testamentaire sur la vie chrétienne.
Avec le temps, son sens affiné du discernement devint un patrimoine qu’il partagea avec un très grand nombre de personnes qui lui écrivaient ou venaient le trouver pour un accompagnement spirituel.
Conscient de l’urgence du réveil religieux qui émergeait désormais dans toute l’Allemagne et aux Pays-Bas, Gerhard consentit de vivre en alternance sa solitude et un service itinérant de prédication. C’est de cette manière qu’il vécut jusqu’à sa mort: il apportait son aide à ceux qui voulaient établir des « maisons de pèlerins », comme il aimait appeler les petits foyers de travail et de prière semblables à celui qu’il avait lui-même créé.
A la pureté évangélique de sa théologie appuyée sur l’expérience et de ses prédications se sont référés Kierkegaard, Bultmann et Barth ; Bonhoeffer, quant à lui, trouvera un grand réconfort dans ses poésies.

Lecture

Tersteegen fait un excellent commentaire de la péricope évangélique des mages : « Les Docteurs de la Loi ont su indiquer le lieu où devait être né le Messie, mais eux sont placidement restés à Jérusalem, sans aller à sa recherche. Malheureusement ! c’est ainsi qu’on peut tout connaître du christianisme, mais sans remuer personne. Ce pouvoir qui remuait ciel et terre, n’en a pas mis un seul en route ».
Tersteegen est toujours incomparable. Je trouve en lui la noblesse d’une véritable piété et une sagesse simple.
Où y a-t-il plus de vérité : dans les trois rois qui s’empressent à la suite d’un vague signe, ou dans les docteurs de la loi qui, gonflés de leur science, sont restés sur place ?
(Soeren Kierkegaard, Journal 3035).

Un jour dit à l’autre jour: “Ma vie est une errance vers la grande éternité”. Ô éternité, si belle, habitue mon coeur à ta réalité ; ma patrie n’est pas de ce monde (Gerhard Tersteegen).


Les Églises font mémoire...

Coptes et Ethiopiens (25 baramhät/maggäbit) : Onésiphore (1er s.), un des 70 disciples (Église copte)
Luthériens : Gerhard Tersteegen, témoin de la foi en Rhénanie
Maronites : Sixte 1er (IIe s.) pape
Orthodoxes et Gréco-catholiques : Nicetas de Medikion (+824), higoumène et confesseur