22 Février
CHAIRE DE SAINT-PIERRE, APÔTRE
Le 22 février, à Rome, on a pris très tôt l’habitude d’honorer la mémoire des défunts et de prendre son repas près de leurs tombes, autour de la « cathèdre » vide qui leur était réservée : ce rituel indiquait la foi en leur présence au milieu de leurs familles.
En 354 déjà, la Depositio martyrum, le plus ancien calendrier de l’Église de Rome, atteste que cette fête païenne est remplacée par la mémoire de la chaire de Pierre, c’est-à-dire du commencement de son épiscopat romain.
Plus tard, on célébra deux mémoires de la chaire de Pierre, l’une la 18 janvier, particulière à la Gaule, qui commémore le début du service épiscopal de Pierre à Rome, et l’autre le 22 février, mémoire de son ministère à Antioche.
Par la fête de ce jour, actuellement célébrée seulement dans l’Église catholique, on a voulu garder pour Pierre, comme on l’a fait aussi pour Paul, une seconde mémoire qui en rappelle la mission spécifique dans l’Église.
La commémoration de l’épiscopat romain de l’apôtre est ainsi l’occasion, d’une part, de souligner le fondement apostolique de l’Église de Rome et, de l’autre, son service de présidence dans la charité que la tradition la plus ancienne a reconnu à Pierre et à ses successeurs, que ceux-ci soient l’ensemble des évêques, selon l’interprétation actuelle de l’orthodoxie, ou qu’ils soient plutôt les seuls évêques de Rome, selon l’exégèse de l’Écritures qui prévaut en Occident.
Lecture
Le fondement de toute primauté dans l’Église est le Christ.
Toute primauté dans l’humanité rachetée, avant tout de l’évêque dans l’église locale, mais aussi du métropolite au milieu de ses évêques, du patriarche au milieu de ses métropolites, et enfin du premier évêque, celui de Rome dans la pentarchie aux temps où l’Église était indivise, n’est qu’une pauvre image, qui a toujours besoin d’être purifiée, du primat du Seigneur-Amour. Primat de service, jusqu’au témoignage du sang et de la mort, si cela s’impose (Olivier Clément, Rome autrement).
Prière
Nous t’en prions, Dieu tout-puissant : fais que rien ne parvienne à nous ébranler, puisque la pierre sur laquelle tu nous as fondés, c’est la foi de l’Apôtre saint Pierre. Par Jésus Christ.
Lectures bibliques
1P 5,1-4 ; Mt 16,13-19
MARGUERITE DE CORTONE (1247-1297) témoin
Le 22 février 1297, Marguerite de Cortone, tertiaire franciscaine, achève son séjour sur la terre.
Née en 1247 à Laviano, sur le lac Trasimène, Marguerite resta vite orpheline de mère. Mal à l’aise avec sa marâtre, elle s’enfuit à seize ans à peine, dans le château du comte Arsène de Montepulciano, avec lequel elle vécut dix années durant. Quand l’homme qu’elle aimait trouva précocement la mort au cours d’une partie de chasse, Marguerite fut repoussée par sa propre famille comme par celle d’Arsène. Abandonnée de tous, avec un enfant à élever, qu’elle avait eu de sa relation avec le noble toscan, la jeune femme fut accueillie par deux nobles dames de Cortone, qui l’adressèrent aux frères mineurs : c’est là qu’elle passera une grande partie de sa vie.
Avec l’aide des franciscains, Marguerite marqua à son tour leur spiritualité avec beaucoup de profondeur, en menant une vie de grande austérité et de totale disponibilité aux plus humbles. Sa grande charité et la mystique qu’elle vouait à la passion du Christ, où elle puisait la force d’aimer, firent de Marguerite l’inspiratrice d’innombrables initiatives en faveur des pauvres et des malades : elle ne se lassa jamais de chercher en eux le visage de son Seigneur.
Elle s’éteignit à l’âge de cinquante ans dans une petite cellule de la grotte qui surplombe Cortone, déçue par les décisions prises par les chapitres franciscains qui s’éloignaient désormais de la rigueur des commencements, mais considérée par tous comme un modèle de vie évangélique.
Lecture
Le Seigneur, dans une vision, lui dit : « Que me demandes-tu, Marguerite, ma martyre ? ». « Mon Seigneur, pourquoi m’appelles-tu martyre, quand je n’ai encore rien souffert d’insupportable pour toi ? ». Le Seigneur lui répondit : « Ton martyre est la crainte que tu as de me perdre et de m’offenser moi, ton Créateur ; mais moi je te dis que tu es la lumière nouvelle que je donne à ce monde pour l’illuminer ». A ces mots l’humble Marguerite s’exclama : « Que descende sur moi, Seigneur, ta miséricorde, pour que je ne sois pas ténèbre en ce monde, mais fais que je resplendisse de ta lumière, toi qui es ma lumière ». Et le Seigneur d’ajouter : « Ne serait-ce pas vrai, ma fille, que par amour pour moi tu t’es privée de toute joie sur la terre ? Et que par amour pour moi tu es prête à faire face à toutes les souffrances ? Ne gardes-tu pas au fond de ton cœur, par amour pour moi, tous les pauvres du monde ? » (fr. Giunta Bevignati, Histoire de Marguerite de Cortone 10,16).
Prière
Ô Dieu, qui ne veux pas la mort du pécheur mais qu’il se convertisse, comme tu as rappelé sainte Marguerite de la voie de perdition à celle du salut, accorde-nous de nous délivrer des chaînes du péché pour nous dédier totalement à ton service. Par Jésus Christ.
Lectures bibliques
Ez 18,21-23.27-28 ; Lc 15,1-10
Les Églises font mémoire ...
Catholiques d’occident : Chaire de saint Pierre, apôtre
Coptes et Ethiopiens (14 amsir/yakkatit) : Sévère d’Antioche (+ 538), évêque (Église copte-orthodoxe)
Luthériens : Bartholomäus Ziegenbalg (+ 1719), évangélisateur en Inde
Maronites : Recouvrement des reliques des saints martyrs dans le quartier d’Eugène à Constantinople (395-408) ; recouvrement des reliques d’Innocent de Irkoutsk (1805 ; Église russe)
Syro-occidentaux : Chaire de Pierre à Antioche.