Suivre le maître de l’humilité
L'humilité est la maîtresse de toutes les vertus, le fondement inébranlable de l'édifice céleste, le don propre et magnifique du Sauveur
L'humilité est la maîtresse de toutes les vertus, le fondement inébranlable de l'édifice céleste, le don propre et magnifique du Sauveur. Celui-là pourra faire, sans péril d'élèvement, tous les miracles que le Christ a opérés, qui cherche à imiter le doux Seigneur, non dans la sublimité de ses prodiges, mais dans la vertu de patience et d'humilité. Pour celui qui est impatient de commander aux esprits immondes, de rendre la santé aux malades, de montrer aux foules quelque signe merveilleux, il peut bien invoquer le nom du Christ au milieu de toute son ostentation; mais il est étranger au Christ, parce que son âme superbe ne suit pas le maître de l'humilité.
Sur le point de retourner à son Père, celui-ci voulut établir, pour ainsi parler, une sorte de testament. Or voici le legs qu'il fit à ses disciples : « Je vous donne un commandement nouveau, dit-il que vous vous aimiez les uns les autres; que, comme je vous ai aimés, vous vous aimiez aussi les uns les autres. » Et il ajoute aussitôt : « C'est à cela que tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de 1'amour les uns pour les autres. » Et il est bien certain d'ailleurs qu'à moins d'être doux et humble, on n'observera pas cet amour.
Jean Cassien, Conférences XV,7