Lis !...
Si tu connais le passage presque par coeur et que tu es tenté de le lire trop vite, ne crains pas de recourir à des moyens qui t'empêcheront cette lecture rapide et superficielle : écris et recopie le texte. Un moine, exégète de renommée internationale, mon ami, me confiait que pour la lectio divina, il recopie le texte et souvent il essaie de le répéter pour voir la différence entre ce qu'il a mémorisé et ce qui est écrit. Ne lis pas seulement avec les yeux, mais reste très attentif à essayer d'imprimer le texte dans ton coeur.
Lis également les passages parallèles, ou recherche les références en marge, surtout si tu utilises la Bible de Jérusalem ou la TOB, qui sont d'une grande aide. Elargis le message, complète-le, aborde d'autres passages qui sont en rapport avec celui du jour, parce que la Parole s'interprète par ellemême. "L'Ecriture s'interprète par elle-même", c'est le grand critère rabbinique et patristique de la lectio.
Que ta lecture soit écoute (audire) et que l'écoute devienne obéissance (oboedire). Ne te presse pas. Il faut prendre du temps pour lire (lectioni vacare), parce que la lecture se fait par l'écoute. La Parole doit être écoutée ! Au commencement était la Parole, non le Livre comme dans l'Islam. C'est Dieu qui parle et la lectio est seulement un moyen pour arriver à l'écoute. "Ecoute, Israël" est toujours l'appel de Dieu qui doit remonter du texte jusqu'à toi.
Tiré de:
ENZO BIANCHI, Prier la Parole. Une introduction à la lectio divina
Bellefontaine, 1996 (nouvelle édition).
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