Conclusions du Colloque
Nous avons tous relevé combien la spiritualité hésychaste, à partir du début du XIVe siècle jusqu'à aujourd'hui, a fécondé les cultures des peuples orthodoxes, dans la Slavia Orthodoxa, en Grèce et en Roumanie. Il me paraît que nous sommes là en présence d'un fait très important pour l'Église d'aujourd'hui: une spiritualité forte, inspirée par l'Évangile et la Tradition, agit comme un levain dans la pâte de la sainteté. On a évoqué le rôle joué par saint Grégoire le Sinaïte et son influence en Grèce, en Bulgarie et en Roumanie. Nous avons entendu parler à plusieurs reprises de saint Paisij Vélitchkovsky et du monastère d'Optina. On nous a parlé du renouveau hésychaste en Roumanie, promouvant une renaissance théologique (le père Dumitu Staniloae) et se faisant l'âme de la résistance à l'idéologie totalitaire communiste. Je retiens la question posée il y a près de cent ans par l'archimandrite Hilarion Troïtsky, « progrès ou transfiguration », comme illustrant l'alternative entre deux modèles de civilisation.
Déjà le message du Patriarche œcuménique nous avait averti de ne pas séparer la gloire de la transfiguration de la croix. L'enseignement spirituel de saint Ignace Briantchaninov nous l'a rappelé. Saint Silouane de l'Athos nous propose comme chemin conduisant à la gloire du Christ transfiguré sa « bienheureuse humilité » kénotique.
Enfin, et ce n'est pas le moindre mérite de ce Colloque, nous avons pu mesurer, une fois encore, que l'iconographie est un lieu théologique. Le mystère s'exprime par la beauté, par sa traduction artistique. Pour l'Occident moderne, on aurait pu évoquer la symphonie musicale d'Olivier Messiaen dédiée à la transfiguration.
Merci à Bose, tò philérgon monastýrion, comme l'écrivait l'archevêque d'Athènes, Mgr Christodoulos, d'avoir permis ces jours d'échanges et de rencontres fraternelles si riches et stimulants.
Michel Van Parys