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Les débuts de la communauté

l'archevêque de Turin en 1968
l'archevêque de Turin en 1968
père Michele Pellegrino

Au poids de la solitude, s’ajouta bien vite l’incompréhension de l’évêque local qui, le 7 novembre 1967, interdit toute célébration liturgique publique à Bose, avant tout en raison de la présence fréquente de non catholiques parmi les hôtes. Fr. Enzo fit entière obéissance à cette décision, dans une grande souffrance, mais convaincu que ce germe de vie n’aurait de sens qu’à la condition de grandir dans l’Église. C’est le père Pellegrino qui fera lever l’interdiction, en montant à Magnano le 29 juin 1968 pour une rencontre sur le thème de la “primauté de Pierre” et en célébrant à cette occasion l’eucharistie, avec ceux qui se trouvaient réunis à Bose.

Quelques mois après, en octobre 1968, la longue vigile s’achevait: deux jeunes catholiques (Domenico Ciardi et Maritè Calloni) et un pasteur réformé de Suisse (Daniel Attinger) décidèrent de rejoindre fr. Enzo pour commencer une vie communautaire, avec une sœur de la communauté protestante de Grandchamp, que fr. Enzo avait demandée à la prieure de Grandchamp, sr. Minke De Vries, pour qu'elle accompagne les premiers pas de la communauté qui naissait à Bose.

Le Père Ernesto Balducci écrivait dans son Journal de l’exode le 1er janvier 1970:

"Sur une colline, dans les environs de Biella, un groupe de chrétiens de différentes confessions occupe depuis deux ans les quelques masures désertées par le petit noyau d’habitants parti vivre en ville. Dire que ce sont des maisons est une façon de parler: le vent siffle entre les fentes, et la brume qui les enveloppe semble les envahir et les emporter. Il n’y a pas même de lumière électrique. Il y a la foi paradoxale de ces amis qui se proposent de préparer, dans une pauvreté absolue, le christianisme de demain."

 

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