"L'Église est dans la joie..."
Pour ce qui est de l'origine et des mobiles de ce grand événement, pour lequel il Nous a plu de vous convoquer ici, qu'il suffise de réaffirmer l'humble témoignage de Notre expérience personnelle: la première idée de ce Concile Nous est venue d'une façon tout à fait imprévue; ensuite, Nous l'avons exprimée avec simplicité devant le Sacré-Collège des cardinaux réuni en la basilique de Saint-Paul hors les murs en cet heureux jour du 25 janvier 1959, fête de la conversion de saint Paul. Les âmes de ceux qui étaient présents furent aussitôt frappées comme par un éclair de lumière céleste, les yeux et les visages de tous reflétaient la douce émotion qu'ils ressentaient. Tout de suite, on se mit au travail avec ardeur dans le monde entier et tout le monde commença à attendre avec ferveur la célébration du Concile.
Pendant trois années, on a travaillé à son active préparation, afin de connaître d'une façon plus ample et approfondie en quelle estime est tenue la foi en notre époque, de s'enquérir de la pratique religieuse et de la vitalité du monde chrétien, spécialement du monde catholique.
Ce temps de la préparation du Concile oecuménique Nous apparaît à juste titre comme un premier signe et un premier don de la grâce céleste.
Les lumières de ce Concile seront pour l'Eglise, Nous l'espérons, une source d'enrichissement spirituel. Après avoir puisé en lui de nouvelles énergies, elle regardera sans crainte vers l'avenir. En effet, lorsque auront été apportées les corrections qui s'imposent et grâce à l'instauration d'une sage coopération mutuelle, l'Eglise fera en sorte que les hommes, les familles, les nations tournent réellement leurs esprits vers les choses d'en-haut.
La célébration de ce Concile nous fait donc un devoir d'exprimer notre reconnaissance envers Celui de qui viennent tous les biens et de proclamer en un chant joyeux la gloire du Christ Notre-Seigneur, Roi glorieux et immortel des siècles et des nations.