29 Mai

JOACHIM DE FLORE (env.1130-1202) moine

Le 30 mars 1202 meurt dans l’ermitage calabrais de Saint Martin à Pietrafitta Joachim de Flore, moine cistercien, puis fondateur d’un Ordre qui porta son nom.
Joachim naquit à Celico, en Calabre, vers 1130. À 30 ans environ, il quitta sa profession pour se rendre en Terre Sainte, où il se mit à approfondir ce goût des Écritures qu’il n’abandonna plus jamais.
De retour dans sa patrie, après un temps passé en ermitage, il entra chez les cisterciens de Corazzo, où il devint abbé en 1177. Mais bien vite, Joachim se convainquit du fait que le monachisme traditionnel n’était plus en mesure de faire face à la crise que traversait alors la société civile autant que le monde ecclésiastique. C’est la raison qui le poussa à créer, avec quelques compagnons et la protection des empereurs normands de Sicile, un Ordre nouveau, dépendant du monastère de San Giovanni in Fiore. Attaqué par les cisterciens, qui se sentaient trahis par leur abbé calabrais, mais défendu par des papes et des empereurs, Joachim mourut dans l’ermitage où il avait décidé de vivre ses derniers jours : il laissait un trésor inestimable et particulièrement original de commentaires bibliques.
Témoin d’une radicale pauvreté évangélique, prédicateur d’une Église humble et « servante du Seigneur » au milieu de la violence des Croisades, Joachim entra dans l’histoire pour sa théologie animée d’un grand souffle trinitaire, et surtout pour ses prophéties sur l’imminence de « l’époque de l’Esprit », qui inspireront bien des mouvements de réforme religieuse au XIII è siècle.

Lecture

Mais nous qui sommes les derniers quant aux mérites et dans le temps, que pouvons-nous offrir de plus quand la grande abondance des dons de celui qui nous a précédés est déjà anticipée ? Rien à dire à cet égard, aucun besoin ne nous menace ; il reste, toutefois, une sorte de poids que nous aussi, les derniers, nous avons à porter. Il nous revient la charge d’exhorter l’Église à l’écoute ; de l’exhorter à ouvrir les yeux ; de l’exhorter à faire retour sur elle-même, pour chercher l’unité puisque, absorbée par de multiples distractions, elle a perdu de son élan. Il faut l’exhorter, dis-je, à faire retour sur soi, à être vigilante et à demeurer en son sein, pour qu’elle tourne son oreille vers les épithalames.
Car il est proche le temps des noces : qu’elle oublie son peuple et la maison de son père ! Ses lampes allumées, qu’elle ouvre la cérémonie nuptiale !
(Joachim de Flore, Prologue du Manuel sur l’Apocalypse).


 Les Églises font mémoire…

Catholiques d’occident : Vigile, évêque, Sisinnius, Martyrios et Alexandre (+env. 397), martyrs (calendrier ambrosien)
Coptes et Ethiopiens (21 basans/genbot) : Marcien de Palestine, moine (Église copte) ; Apparition de la Vierge à Dabra Metmaq (Église d’Ethiopie)
Luthériens : Jérôme de Prague (+1416), témoin jusqu’au sang en Bohême
Maronites : Théodosie de Tyr (+ env. 308), martyre
Orthodoxes et gréco-catholiques : Théodosie de Tyr, martyre ; Théodore de Vrsac (+1594), hiéromartyr (Église serbe)