5 Avril

MACAIRE LE GRAND (env. 300-390) moine

L’Église copte célèbre aujourd’hui la mémoire de Macaire le Grand, initiateur de la vie monastique dans le désert de Scété.
Avec Antoine, Macaire est sans aucun doute le père du monachisme le plus vénéré en Orient. Né vers l’an 300 dans une famille de conditions modestes, il exerçait la profession de chamélier dans la « vallée de salpêtre », l’actuelle Wadi al-Natrun. Accusé injustement d’avoir déshonoré une jeune fille, il consentit de la garder, tant que son innocence ne fut pas révélée. Alors Macaire s’enfuit dans le désert de Scété, poussant progressivement vers des lieux de solitude toujours plus grande.
Rejoint par ses premiers frères, il parvint à harmoniser la vie communautaire et la vie érémitique, en créant un établissement monastique qui atteignit des proportions étonnantes et qui, aujourd’hui encore, connaît une belle expansion.
Macaire fut homme à conjuguer dans sa propre vie une austérité extrême et une grande douceur, rigoureux avec lui-même et plein de miséricorde pour les hommes, jusqu’à se faire transparence de la miséricorde même de Dieu ; c’est auprès de lui qu’Evagre et les moines de Gaza ont puisé leur inspiration pour développer leur enseignement sur le caractère inadmissible de la colère et sur l’importance de la douceur pour tout chrétien, et en particulier pour ceux qui sont appelés à la vie monastique.
Outre Evagre, Macaire connut Antoine le Grand, Palladios et Cassien. C’est surtout grâce à leurs témoignages, en plus des Apophtegmes des pères du désert, que son personnage nous est connu dans toute sa richesse humaine et spirituelle.
Macaire mourut en 390 dans sa retraite de Scété, où il avait toujours vécu, exception faite d’une brève période d’exil à l’époque des persécutions ariennes.

Lecture

Un frère vint trouver abba Macaire et lui dit : « Abba, dis-moi une parole afin que je sois sauvé. » Et le vieillard dit : « Va dans le cimetière et injurie les morts. » Le frère y alla donc, les injuria et leur jeta des pierres ; puis il revint l’annoncer au vieillard . Celui-ci lui dit : « Ne t’ont-ils rien dit ? » Il répondit que non. Le vieillard lui dit : « Retournes-y demain et donne-leur des louanges. » Le frère partit et les loua en disant : « Apôtres, saints et justes » et il revint vers le vieillard et lui dit : « Je les ai complimentés ». Et le vieillard lui dit : « Ne t’ont-ils rien répondu ? » Le frère dit que non. Le vieillard lui dit : « Tu sais quelles insultes tu leur as adressées, sans qu’ils te répondent, et quelles louanges sans qu’ils te parlent : ainsi toi aussi, si tu veux être sauvé, deviens un mort ; et comme les morts, ne compte ni le mépris des hommes ni leurs louanges et tu pourras faire ton salut. »

On disait de abba Macaire le Grand qu’il devint, comme on l’a écrit, un dieu sur la terre. En effet, comme Dieu couvre le monde de sa protection, ainsi abba Macaire couvrait les faiblesses qu’il voyait comme s’il ne les voyait pas, celles qu’il entendait comme s’il ne les avait pas entendues (Paroles des Anciens, Apophtegmes des pères du désert).

Prière

Salut, ô grand abba Macaire, lumière du monachisme, tu es devenu un lampadaire d’or qui brille plus que le soleil.
Nous croyons que tu es avec nous, âme, corps et esprit, et que tu es pour nous un consolateur, et un consolateur de nos âmes. Les moines de tous pays louent et bénissent Dieu pour ta venue parmi nous, ô notre saint abba Macaire. C’est pourquoi nous t’implorons en fils de tes prières : demande au Seigneur pour nous qu’il ait pleine miséricorde pour nos âmes.

Lectures bibliques
He 11,17-31 ; Jc 1,12-21 ; AC 19,11-20 ; Mt 4,23-5,16

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